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L’Afrique du sud - Nation arc-en-ciel et terre de diversité

La visite de ce pays est arrivée comme une surprise inattendue, mais Ô combien espérée.  Trois ans plus tôt, le Kenya m’avait profondément marquée : ce voyage m’avait bouleversée, émerveillée… au point de me faire croire qu’aucune autre destination ne pourrait jamais égaler une telle intensité. Et puis, l’occasion s’est présentée d’accompagner un groupe en Afrique du Sud. L’appel du continent africain, mon continent de prédilection, a aussitôt résonné en moi — impossible d’y résister. J’ai donc plongé à pieds joints dans cette nouvelle aventure, le cœur grand ouvert. 


Voici ce qui distingue selon moi l’Afrique du sud versus n’importe quelle autre destination :  


Diversité : Aucune journée ne ressemble à la précédente. Chaque région, chaque rencontre, chaque paysage révèle une facette nouvelle du pays. 


Nation arc-en-ciel : Ici, toutes les nuances de l’Afrique se côtoient : des cultures, des langues et des couleurs qui forment une mosaïque vibrante, allant de l’Afrique noire à l’Afrique blanche, dans une harmonie parfois fragile, mais profondément inspirante. 


L’histoire : L’héritage de l’apartheid, le parcours de Nelson Mandela, les valeurs portées par Desmond Tutu… L’Afrique du Sud porte une histoire marquée par la lutte, la réconciliation et la résilience. 


Safaris : Des parcs nationaux emblématiques aux réserves privées exclusives, le pays offre des expériences de safari incomparables. L’observation de la faune et de la flore, et la quête des célèbres Big Five, en font un incontournable pour les amoureux de nature. 


Gastronomie et vins : La scène culinaire sud-africaine étonne par sa créativité. Influencée par l’Europe, l’Asie et l’Afrique, elle mêle saveurs, produits du terroir et vins d’exception issus du Cape Winelands. 


Le dynamisme urbain : La ville du Cap (Capetown), Johannesburg et Durban incarnent trois visages d’un même pays : entre effervescence artistique, innovation, contrastes sociaux et modernité africaine. 


Hébergement : Des hôtels raffinés aux lodges de luxe nichés au cœur de la nature, l’Afrique du Sud maîtrise l’art de l’accueil avec élégance et authenticité. 


Le peuple : Les sourires, la combativité, la résilience, se tenir debout, etc. 


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La ville du Cap est tout simplement grandiose, à la fois vibrante, élégante et spectaculaire.  C’est un véritable enchantement pour les sens, où montagnes majestueuses et océan Atlantique se rencontrent dans un panorama époustouflant. Pour en saisir toute l’ampleur et la beauté, l’ascension de Table Mountain en téléphérique s’impose comme une expérience incontournable.  En à peine cinq minutes, le téléphérique vous transporte jusqu’à son sommet, qui culmine à 1 085 mètres d’altitude. 


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Les cabines pivotent sur elles-mêmes à 360° durant la montée, offrant un panorama époustouflant sur la ville, l’océan Atlantique et la péninsule du Cap.   Au large, se dessine Robben Island, tristement célèbre pour avoir été le lieu d’emprisonnement de Nelson Mandela pendant dix-huit ans (1964-1982). 


Fait inusité : J’ai été très surprise d’apprendre que Robben Island n’avait ni clôtures barbelées ni hauts murs, contrairement aux autres prisons de haute sécurité.  L’île se suffisait à elle-même : ses eaux glacées, ses courants marins puissants et la présence de requins rendaient toute évasion pratiquement impossible.   


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C’est d’ailleurs ce contraste qui rend la visite si marquante : un lieu d’une beauté naturelle saisissante, mais porteur d’une histoire d’enfermement, de résistance et, surtout, de liberté retrouvée.  La visite guidée est menée par un ancien prisonnier politique, qui nous livre des témoignages vivants, qui donnent une dimension profondément humaine et bouleversante à la fois.  On peut même entrer dans la cellule où Nelson Mandela a vécu la majeure partie de sa détention.  Une visite qui donne la chair de poule du début à la fin. 


Toujours dans la ville du Cap, Le Victoria & Alfred Waterfront vibre au rythme des bateaux, des boutiques et des cafés animés, offrant une atmosphère festive tout en servant de point de départ pour des excursions vers Robben Island. Dans les ruelles pavées de Bo-Kaap, les façades colorées des maisons racontent l’histoire des communautés malaises du Cap, tandis que les odeurs d’épices et les marchés locaux éveillent la curiosité et l’appétit. Enfin, les Jardins de Kirstenbosch déploient leur splendeur botanique au pied de la montagne, endroit où nous pouvons découvrir plusieurs espèces endémiques. 


En périphérie de la ville, la péninsule du Cap est l’un des joyaux naturels de l’Afrique du Sud et une destination incontournable pour tout voyageur visitant le Cap. Premièrement, les paysages pour s’y rendre sont magnifiques : falaises escarpées, plages immaculées, végétation unique du Cap Floral.  On se retrouve ainsi entre l’océan Atlantique à l’ouest et l’océan Indien à l’est.   On y croise d’ailleurs des autruches sauvages et des babouins en liberté.   


D’ailleurs, alors que nous étions arrêtés dans notre autobus, nous avons été témoin d’un babouin qui est rentré par la fenêtre d’une voiture pour dérober son dîner.  Je peux vous garantir que les occupants de la voiture ont eu la peur de leur vie en sortant à toute vitesse et en hurlant, alors que nous, nous avons eu le fou rire de notre vie en étant témoin de la situation.  Et surtout de voir le babouin manger leur lunch bien assis dans la voiture alors que les occupants attendaient à l’extérieur !!!  

 

Un arrêt s’impose au Cap de Bonne-Espérance afin de prendre la photo emblématique : vous êtes au point le plus au sud-ouest du Continent Africain. 


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La plupart des visiteurs s’attendent à croiser lions, buffles, girafes et autres grands animaux lors d’un safari en Afrique du Sud.  Mais combien savent que ce voyage réserve également la chance d’observer une colonie d’otaries à Hout Bay ou des pingouins à Boulders Beach ?  Pour les otaries, nous embarquons sur un petit bateau pour faire le tour de l’île, où elles se prélassent au soleil, plongent dans l’eau et se câlinent avec une adorable insouciance.  Un véritable spectacle de nature !   


Du côté de Boulders beach, nous marchons sur les passerelles en bois, le sable sous nos pieds et le bruit des vagues en arrière-plan. Les pingouins du Cap viennent à notre rencontre, curieux et maladroits, se faufilant entre nos jambes, repartant nager puis revenant en petits groupes.  Parfois, ils avancent en queue leu leu, comme un défilé miniature orchestré par la mer elle-même.  Le vent, le soleil et l’odeur salée de l’océan complètent cette expérience féérique, où chaque instant fait ressentir la beauté fragile et magique de la vie sauvage. 


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La Route des Vins de la région du Cap est un véritable enchantement pour les sens, où vignobles historiques et paysages montagneux se mêlent à l’élégance des villages pittoresques.  À Stellenbosch, les avenues bordées de chênes centenaires et les bâtiments au charme colonial abritent des caves renommées où l’on déguste des vins primés, tandis qu’à Franschhoek, petit village au caractère français affirmé, les domaines viticoles offrent des expériences gastronomiques raffinées et des panoramas à couper le souffle.  Entre dégustations, balades à vélo ou simplement flâner dans ces vallées luxuriantes, la Route des Vins invite à savourer la douceur de vivre sud-africaine dans un décor idyllique. 


Pour ma part, j’ai adoré la ville du Cap et ses environs. Pourtant, je dois avouer que je ne me sentais pas vraiment en Afrique.  Notre guide, blanc, partageait sa propre perception de l’apartheid, influencée par son vécu et son environnement.  Dans cette région, une grande partie de la population est blanche et parle l’Afrikaans, un dialecte issu du néerlandais, aujourd’hui parlé par plus de 7 millions de Sud-Africains.   


Nous avons quitté ‘’l’Afrique blanche’’ pour une expérience totalement différente : Durban.  2h de vol pour éviter 1 600 km de route, c’est un bon deal non ?  Arrivée à Durban, on est dans un autre monde.  Durban, sur la côte est de l’Afrique du Sud, est une ville où l’océan Indien étincelant rencontre un melting-pot culturel fascinant. Connue pour ses plages dorées, idéales pour le surf et les sports nautiques, elle séduit autant par ses bord de mer animés que par sa richesse culturelle. La ville est un carrefour unique où se côtoient traditions zouloues, héritage indien et influences européennes, reflétées dans sa cuisine épicée, ses marchés colorés et ses temples hindous majestueux.  La promenade Golden Mile longe l’océan pendant 6 km, bordée de promenades animées, de cafés, de restaurants, etc.  Pour ceux qui veulent un peu plus de sensations ou une vue panoramique, le téléphérique de Durban relie certains points du front de mer et offre une perspective spectaculaire sur la ville et l’océan. Le soir, l’avenue s’anime avec des spectacles de rue, des marchés et une atmosphère chaleureuse.  


À seulement 3 heures de route de Durban, votre aventure safari commence. En chemin, un arrêt à l’estuaire de St Lucia vous permettra de vivre l’une des excursions les plus prisées de la région : un safari en bateau. Classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, cet estuaire est le lieu idéal pour observer hippopotames, crocodiles et une incroyable variété d’oiseaux dans leur habitat naturel. 


Parlons safaris !   Ils sont tout aussi spectaculaires qu’au Kenya.  Pourtant, malgré sa réputation légendaire, le parc Kruger a été, pour moi, le moins marquant.  Trop de monde (plus de 1,8 million de visiteurs par an), trop de jeeps, trop vaste (avec un réseau routier d’environ 3 000 km)… trop de tout !  De plus, les routes asphaltées sur les principales artères — environ 700 à 800 km — brisent un peu la sensation d’aventure brute qu’on s’attend à vivre dans la brousse.  Après tout, un vrai safari, ça se savoure avec un peu de poussière, non ?  

 

Quelles sont les différences entre les Réserves Nationales versus les Réserves privées ?  Les nationales sont gérées par l’état, sont ouverte au public, souvent accessible avec son propre véhicule (self-drive safari).  Tandis que les Réserves privées appartiennent à un propriétaire et sont réservées uniquement aux clients du lodge ou du campement sur place.  Beaucoup plus petites que les parc nationaux offrant une expérience beaucoup plus intime et immersive.  Sincèrement, ça fait toute la différence !  


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Partageant une frontière non-clôturée avec le Kruger, la réserve privée de Sabi Sand, permet aux animaux de circuler librement.  Elle est connue notamment pour les observations de léopards en grande quantité. 


Sinon, près de Johannesburg, il y a aussi la réserve privée de Black Rhino qui est une excellente option pour les gens qui concentre leurs déplacement autour de la métropole.  Quantité phénoménale d’animaux dont bien sûr les Big Five. 


Pour ceux qui souhaitent explorer les réserves nationales, les safaris à Hluhluwe et à Hazyview m’ont profondément marqué.  Ces parcs offrent une expérience authentique : les distances à parcourir sont courtes, mais chaque trajet révèle une multitude d’animaux fascinants, rendant chaque observation mémorable.  Comparé au vaste Parc Kruger, l’expérience y est plus intime et intense, comme si la nature se révélait dans toute sa richesse à chaque détour.   


En quittant Hazyview vers Johannesburg, vous passerez au Blyde River Canyon et quel émerveillement (encore une fois !), de voir le panorama.  God’s Window offre un panorama spectaculaire sur les vallées verdoyantes et les montagnes du Drakensberg, donnant l’impression que la terre s’étend à l’infini sous nos yeux.   Non loin de là, les Bourke’s Luck Potholes fascinent par leurs formations rocheuses circulaires sculptées par l’érosion et le courant tumultueux de la rivière, véritables œuvres d’art naturelles.   Enfin, les imposants Three Rondavels, trois sommets arrondis dominant le canyon, rappellent par leur silhouette les huttes traditionnelles locales et symbolisent la majesté brute de cette région. Ensemble, ces sites offrent une immersion inoubliable au cœur d’une nature sauvage et spectaculaire. 


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La dernière étape de mon voyage fut Johannesburg, ville à la fois complexe et fascinante, totalement différente du Cap.  J’avais littéralement l’impression de vivre deux voyages en un : l’Afrique blanche et l’Afrique noire !  Cette dualité s’est reflétée jusque dans nos guides : un guide blanc pour le Cap et ses environs, puis un guide noir de Durban jusqu’à Johannesburg.  Et vous savez quoi ?  Cela nous a permis de constater par nous-mêmes toute la richesse et la complexité de l’Afrique du Sud, et à quel point l’histoire peut être perçue différemment selon celui qui la raconte. 


Un des moments les plus marquants de notre voyage fut la visite du Musée de l’Apartheid à Johannesburg.  Poignant, émouvant, profondément transformateur !  Dès l’entrée, on vous remet un billet sur lequel est inscrit « Whites » ou « Non-whites », et vous devez entrer dans le musée par la porte correspondant à votre billet. Les deux entrées offrent des perspectives différentes et confrontent immédiatement à la réalité des classifications de l’époque.  Ce qui frappe, c’est la terminologie elle-même : « Whites » ou « Non-whites », pas « noir »… juste « non-blanc ». À la toute fin, notre guide nous attend assis sur un banc réel, provenant de Johannesburg. Il nous explique : « Si je m’étais assis sur ce banc avant 1994, j’aurais été arrêté et condamné, car le dossier du banc indiquait : ‘White persons only’ ». Ce petit détail rend l’injustice de l’apartheid incroyablement tangible.   


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Une visite de Johanesburg doit absolument passer quelques heures dans Soweto (South Western Township).  Un incontournable pour comprendre l’histoire et la résilience de l’Afrique du Sud. Ce township emblématique, berceau de la lutte contre l’apartheid, permet de marcher sur les traces de figures comme Nelson Mandela et Desmond Tutu, de découvrir la culture locale à travers ses rues animées et ses marchés, et de ressentir la vitalité d’une communauté qui a transformé son passé difficile en une force inspirante. C’est une immersion à la fois historique, culturelle et humaine, impossible à vivre ailleurs. 


Une visite beaucoup plus légère : Le Lion & Safari Park !  Parc animalier situé à environ 45 min de Johannesburg, qui accueille plusieurs animaux qui sont issus de sauvetages ou de confiscations.  Le parc abrite plus de 80 lions dont plusieurs bébés qu’il est possible d’approcher et de flatter.   


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Dans ce blogue, je n’ai pas cherché à revenir sur les émotions des safaris, déjà largement évoquées dans mon article sur le Kenya.   En Afrique du Sud, c’est plutôt la diversité du pays et la richesse de sa « nation arc-en-ciel » qui ont retenu mon attention.  Chaque journée y apporte son lot de surprises et de découvertes inattendues : paysages changeants, rencontres authentiques, et expériences qui ne se ressemblent jamais.  J’adore me laisser porter par ce qu’un pays a à offrir, passer d’une découverte à l’autre sans plan strict, et ici, j’ai été pleinement servie.  Chaque moment avait ce petit quelque chose qui faisait battre le cœur un peu plus fort. 


Pour conclure, je souhaite partager avec vous un poème que je lis toujours à la fin de mes conférences sur l’Afrique du Sud, un texte qui, à chaque lecture, me rappelle que tout dans la vie est une question de perspective :  


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Claudia Tourigny 

KLÔ DIAPORAMONDE 

 
 
 

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